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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

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La formation pédagogique

Il a fallu plus de cinquante ans après la création de la province pour que le Nouveau-Brunswick se dote d'institutions qui serviront à former ses pédagogues. Durant les premières années d'existence de la province, l'éducation était très peu organisée et les gens qui désiraient enseigner pouvaient le faire facilement sans aucune formation officielle. À quelques reprises, le gouvernement a tenté de résoudre ce problème, mais en général ces tentatives furent vaines ou eurent peu d'impact. C'est pourquoi en 1847, le gouvernement provincial a voté une loi qui prévoyait la création d'une école provinciale de formation des enseignants. Cette loi prévoyait aussi la délivrance de trois brevets différents à la fin des études.

Une première école de formation ou training school, telle qu'elle était connue, a ouvert ses portes à Fredericton le 10 février 1848. Le premier directeur de l'école fut Marshall d'Avray, qui revenait de l'île Maurice où il avait fondé une école semblable pour occuper le poste. Plus tard au cours de la même année, une école semblable a ouvert ses portes à Saint John. Les élèves-maîtres des training schools devaient faire un stage de formation de dix semaines en échange d'un salaire de dix shillings par semaine. La durée de ce stage de formation fut par la suite portée à douze semaines et, plus tard, à cinq mois. L'école de Fredericton fut fermée en 1850 à cause du nombre peu élevé d'inscriptions, obligeant les étudiants à poursuivre leur formation à Saint John. En mars 1867, une troisième école de formation fut ouverte à Chatham. Néanmoins, le nombre d'inscriptions dans les écoles de formation est resté passablement faible durant les premières années. Les étudiants ne désiraient pas se déplacer pour obtenir cette formation et les maîtres qui avaient reçu leur brevet avant 1847 refusaient de céder leur brevet et de suivre cette formation.

En 1870, la démission du directeur de l'école de formation de Saint John entraîna la fermeture de celle-ci. Il fut décidé de fermer en même temps l'école de Chatham et d'ouvrir une nouvelle école à Fredericton. Le 2 mai 1870, une école de formation, appelée École normale, est créée pour la deuxième fois à Fredericton. La loi de 1871 touchant les écoles publiques a eu comme conséquence l'augmentation du financement de l'École normale. En 1877, l'École normale est déménagée dans un nouvel édifice plus confortable situé à l'angle des rues Queen et York.

La création de l'École normale a été favorable aux gens du Nouveau-Brunswick, même s'il fallut plus de temps aux francophones de la province pour pouvoir en profiter. Au début, les cours étaient offerts uniquement en anglais et plusieurs instituteurs francophones ne s'y inscrivaient pas, puisqu'ils ne pouvaient pas suivre les cours en anglais. C'est pourquoi l'École normale créa en 1878 un département préparatoire pour les élèves-maîtres francophones. Ce département préparatoire était en réalité une école de préparation qui offrait aux élèves-maîtres francophones une formation en français qui devait les préparer à suivre le cours régulier en anglais, l'année suivante.

En 1884, plusieurs modifications furent apportées au département préparatoire de français et les élèves-maîtres francophones avaient désormais la possibilité de recevoir une formation pédagogique en français et en anglais. Les étudiants qui terminaient le cours du département préparatoire recevaient un brevet de troisième classe, le brevet le plus bas. Alphée Belliveau a occupé le poste de directeur et a été le seul professeur au département de français de 1880 à 1920. De plus, l'enseignant du département de français offrait aussi des cours de langue française aux élèves-maîtres anglophones. Le département de français a fonctionné ainsi jusqu'en 1940-1941 lorsqu'il a dû modifier sa mission, faute d'inscriptions.

Au cours du début du 20e siècle, seul l'École normale était en mesure de délivrer des brevets à ses finissants. Cependant, les enseignants brevetés qui désiraient parfaire leur éducation pouvaient le faire en suivant des cours d'été dans les collèges et les universités du Nouveau-Brunswick. L'Université Saint-Joseph a commencé à offrir de tels cours en 1936, mais ceux-ci ne furent reconnus par le gouvernement qu'en 1948 et l'Université du Sacré-Cour de Bathurst offrait des cours d'été depuis 1938, mais ils n'ont été reconnus qu'en 1968.

En 1947, l'École normale devint le Teacher's College et, à partir de 1949, l'obtention du brevet permanent pour les enseignants se faisait à la suite de deux sessions d'été. Les élèves-maîtres qui terminaient le cours régulier ne recevaient qu'un brevet temporaire. Ils devaient donc continuer leur éducation pour recevoir un brevet permanent. Cette même année, le Bureau d'éducation annonça d'autres changements relativement à l'obtention du brevet. Les personnes ayant déjà reçu un baccalauréat ès arts ou ès sciences avaient la possibilité de suivre un cours de formation pédagogique d'un an dans une université approuvée par le Bureau pour recevoir un baccalauréat en éducation. De plus, en 1948, il fut décidé que certains cours suivis durant la session d'été à l'université Mount Allison, l'Université du Nouveau-Brunswick et l'Université Saint-Joseph seraient crédités en vue de l'obtention d'un brevet. Ce sont ces changements qui ont mené à l'ouverture d'une faculté d'éducation à l'Université Saint-Joseph. À partir de 1950, cette faculté a offert le baccalauréat en pédagogie et, un peu plus tard, la maîtrise en éducation.

Il existait aussi des écoles de formation pédagogique affiliées au Teacher's College qui étaient dirigées par des communautés religieuses. Les universités du Nouveau-Brunswick, dont celles de Bathurst et d'Edmundston, ont elle aussi grandement participé à la formation et au perfectionnement des enseignants de la province. C'est également au cours de cette période qu'on divisa le Teacher's College en deux secteurs, soit le secteur anglophone et le secteur francophone, pour permettre aux élèves-maîtres de suivre des cours de pédagogie spécifiques à leur langue maternelle. En 1957, d'autres changements quant à la délivrance des brevets sont survenus. Désormais, les enseignants allaient recevoir des brevets et des certificats permanents qui étaient codifiés de I à IV, selon le nombre d'années d'études universitaires complétées.

En 1968, suite au rapport de la Commission Deutsch, on a ouvert sur le campus de l'Université de Moncton, à Moncton, une École normale de langue française. Les programmes offerts par cette institution étaient d'une durée de cinq ans.

En 1973, suite à une étude sur les programmes d'enseignement pédagogique au Nouveau-Brunswick, la décision a été prise de fermer l'École normale de Fredericton et de transférer ses programmes d'études à l'Université du Nouveau-Brunswick où un programme de quatre ans allait servir à la formation des futurs enseignants. Les cours de l'École normale de Moncton ont aussi été pris en charge par l'Université de Moncton qui offrait un programme de cinq ans. La Faculté d'éducation de l'Université de Moncton offre la maîtrise en éducation avec possibilité de mention en administration scolaire.

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