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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

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I. AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

La fondation de la province du Nouveau-Brunswick

Introduction

Le premier lundi du mois d'août est la fête du Nouveau-Brunswick, célébrée depuis 1975. Cette fête est soulignée par un congé férié. Des activités se tiennent aussi partout dans la province. La fondation du Nouveau-Brunswick remonte à 1784. L'actuel territoire du Nouveau-Brunswick a été détaché de la Nouvelle-Écosse par une commission royale de George III. Le Nouveau-Brunswick a été nommé en l'honneur du comté de Brunswick, en Allemagne, duché du roi George III.

Le sceau officiel de la province à l'époque de sa fondation évoquait la construction navale par le symbole du bateau entre deux rives bordées de grands pins blancs. Il rappelait les armoiries britanniques. Il portait aussi la devise en latin Spem Reduxit qui signifie " L'espoir renaît ". Ce sceau a été en usage jusqu'à la Confédération en 1867. Il a été modifié à quelques reprises depuis.

L'arrivée des Loyalistes

La fondation de la province du Nouveau-Brunswick en 1784 correspond à l'arrivée massive des Loyalistes de la Nouvelle-Angleterre. Les Loyalistes désiraient rester fidèles à la Couronne britannique durant la guerre de l'Indépendance américaine (1775-1783). Des milliers de Loyalistes sont arrivés, avec leurs familles. Ils voulaient s'établir malgré les conditions difficiles. Le roi de la Grande-Bretagne a répondu à leur souhait d'établissement en créant une nouvelle province. La devise du Nouveau-Brunswick fait référence à leur arrivée. Bon nombre de Loyalistes étaient soldats et officiers, mais il y avait aussi des fermiers, des avocats, des marchands, des constructeurs de bateaux et autres. Ils se sont établis principalement dans le Sud de la province, entre autres dans les régions de St. Andrews, Saint John, Gagetown et Fredericton.

Les Loyalistes ont travaillé à façonner le Nouveau-Brunswick en contribuant très activement à l'établissement du gouvernement provincial et de ses différentes composantes. Ils ont aussi créé des institutions d'enseignement, dont King's College qui est devenu l'Université du Nouveau-Brunswick. La population acadienne, qui était déjà installée dans plusieurs régions de la province, a été exclue du processus d'organisation de cette nouvelle province.

Le gouverneur Carleton

Thomas Carleton est une figure dominante de l'histoire du Nouveau-Brunswick car il a été au coeur de l'organisation administrative de la province dès sa fondation. En arrivant à Parr Town (Saint John) à l'automne 1784 avec le titre de gouverneur, il a nommé un Conseil exécutif de sept membres pour l'assister dans son travail. Le gouverneur et les membres du Conseil ont fait le serment de servir la province du Nouveau-Brunswick au mieux des intérêts de celle-ci. Thomas Carleton avait été nommé par la Couronne britannique à qui il devait, en retour, rendre des comptes. Aujourd'hui, le comté de Carleton et le mont Carleton, situé dans le centre de la province, rappellent le souvenir du premier gouverneur du Nouveau-Brunswick.

La capitale

Fredericton est la capitale du Nouveau-Brunswick depuis 1785. Le gouverneur Carleton l'a personnellement choisie et nommée Fredericstown, du nom du prince Frederick, deuxième fils du roi George III. En tant que militaire d'expérience, Carleton trouvait les lieux faciles à défendre vu que les gros bateaux ne pouvaient remonter le fleuve jusqu'à cette hauteur. L'endroit avait déjà été la capitale de l'Acadie au temps du fort Nashwaak à la fin du 17e siècle. Une petite colonie acadienne, qui vivait à proximité des Malécites, s'y était établie.

La capitale Fredericton abritait une garnison et des colons installés au bord du fleuve pour y cultiver les terres. En 1787, le gouverneur a fait construire, à la Pointe Sainte-Anne, sa résidence qu'il a appelée " Mansion House ". À cet endroit se trouve aujourd'hui le joyau architectural qu'est l'Ancienne Résidence du gouverneur. La " Mansion House " était à l'époque un magnifique édifice en bois de deux étages et demi entouré de jardins et avec une terrasse qui descendait jusqu'au fleuve. C'est là que vivait le gouverneur et qu'il rencontrait son Conseil exécutif. L'édifice a brûlé en 1825.

Le Conseil du gouverneur

Le premier Conseil était composé de sept personnes. Ces personnes étaient rémunérées et elles pouvaient aussi cumuler des postes comme celui de contrôleur, d'arpenteur général, d'inspecteur général ou autres. Le Conseil et le gouverneur réunis donnaient leur consentement à l'entrée en vigueur d'une loi après en avoir fait trois lectures. Ensemble, ils exerçaient les rôles législatif et exécutif.

L'Assemblée élue

Les premières élections ont eu lieu à la fin de 1785 sur l'ordre du gouverneur Thomas Carleton. L'Assemblée législative était composée de 26 membres élus. Elle a siégé en janvier 1786 à la maison Mallard, à Saint John. Seuls les hommes de 21 ans et plus qui résidaient au Nouveau-Brunswick depuis au moins trois mois avaient eu le droit de vote. L'Assemblée législative avait un pouvoir décisionnel limité par rapport à celui du gouverneur et de son Conseil. À compter de la fin de 1788, elle a siégé à Fredericton.

Les comtés

Le territoire de la nouvelle province a d'abord été divisé en huit comtés : Charlotte, King's, Northumberland, Queens, Saint John, Sunbury, Westmorland et York. Au cours du 19e siècle, d'autres comtés ont été formés en découpant le territoire des plus grands comtés. Chacun élisait un nombre donné de représentants à l'Assemblée législative. Le Nouveau-Brunswick compte aujourd'hui 15 comtés. Ces comtés sont tous divisés en paroisses civiles.

Chaque comté était administré par un conseil élu appelé le conseil de comté. Les conseils de comtés ont assuré la gouvernance jusqu'en 1967.

Les frontières du Nouveau-Brunswick en 1784

La frontière sud-ouest du Nouveau-Brunswick

La rivière Sainte-Croix, qui se jette dans la baie de Passamaquoddy, était la frontière traditionnelle entre la Nouvelle-Angleterre et le Nouveau-Brunswick. Dans la pratique, il était cependant difficile de dire avec précision laquelle des trois rivières de la région était la Sainte-Croix. Une commission a donc été créée pour établir hors de tout doute l'emplacement de la colonie française établie à l'île Sainte-Croix en 1604.

Des recherches archéologiques furent donc effectuées et l'emplacement de la première colonie française fut déterminé définitivement. Ainsi, il fut possible de déterminer quelle était la rivière Sainte-Croix. En déterminant le lieu de l'embouchure de la rivière près de St. Andrews, à Joe's Point plus précisément, les îles Grand Manan, Campobello et Deer ont officiellement fait partie du Nouveau-Brunswick. D'autres îles de la région ont été déclarées américaines. Peu après, des arpenteurs ont remonté la rivière Sainte-Croix jusqu'à la rencontre des comtés actuels de Carleton et York où ils ont érigé un monument pour marquer le lieu.

La frontière sud-est du Nouveau-Brunswick

Dans la région sud-est, la ligne de démarcation entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse a été plus facilement précisée. C'est celle qui joint la baie Verte et la baie de Chignectou.

La frontière ouest du Nouveau-Brunswick

La frontière nord-ouest a posé plus de défis et les autorités ont tardé à l'établir. Par suite du développement de la petite colonie du Madawaska, la question s'est posée, car il n'avait pas encore été déterminé dans quelle juridiction se trouvait le territoire. La dispute au sujet de cette longue frontière était surtout centrée sur la valeur économique de la vaste réserve de forêt de pins blancs étant donné le contexte du commerce lucratif du bois qui existait à l'époque. Vers 1839, la dispute a même menacé de tourner en conflit armé entre soldats du Maine et soldats dépêchés sur les lieux par le gouvernement du Nouveau-Brunswick. La guerre, dite non sanglante, de l'Aroostook s'est passée à ce moment-là. C'est aussi au cours de cette dispute qu'a été érigé le fort du Petit-Sault (Edmundston) en 1841 avec vue sur la vallée du fleuve Saint-Jean et celle de la rivière Madawaska. Le territoire de ces deux vallées et de celle de la rivière Aroostook était au cour des mésententes au sujet de la frontière.

L'épisode autour du sujet de la frontière a mené les deux gouvernements à élever des fortifications et à procéder à de nombreux recensements de la population. Aussi, les bûcherons du Nouveau-Brunswick et ceux du Maine convoitaient les mêmes espaces forestiers. La situation demeurait tendue.

Le conflit a pris fin avec la signature du traité d'Ashburton-Webster en 1842, à Washington, du nom des deux diplomates qui l'ont négocié, l'un britannique et l'autre américain. L'établissement du fleuve Saint-Jean et de la rivière Saint-François pour frontières a fait perdre au Nouveau-Brunswick une bonne partie du territoire convoité, y compris les paroisses et la population qui les habitaient. Ces résidents sont devenus américains du jour au lendemain, qu'ils l'aient désiré ou non. Les gens des deux côtés de la frontière ont cependant conservé entre eux des liens très étroits. L'établissement de ces frontières a permis au gouvernement du Nouveau-Brunswick d'établir les titres de propriété.

La frontière nord du Nouveau-Brunswick

La question de la frontière entre le Madawaska et le Bas-Canada (Québec) fut soulevée lors de l'arrivée de colons acadiens dans la région. Chacun des deux gouvernements réclamait sa part de territoire, plus grande que petite. L'arpenteur général du Nouveau-Brunswick de l'époque, George Sproule, a proposé de placer la frontière entre le lac Témiscouata et le fleuve Saint-Laurent, alors que l'arpenteur du Bas-Canada proposait une frontière dans la région de l'Aroostook... Dans tout cela, la colonie du Madawaska désirait demeurer sous le gouvernement du Nouveau-Brunswick. La question n'a pas créé de conflit et est resté ouverte.

Les revendications ont repris au lendemain du traité d'Ashburton-Webster. Leonard Coombes, résident du Madawaska et chargé par le gouvernement du Nouveau-Brunswick de protéger les intérêts de la province dans cette question de frontière, a pris position : les terres dont les cours d'eau se déversent dans le fleuve Saint-Laurent sont du Bas-Canada et celles dont les eaux se déversent dans l'Atlantique sont du Nouveau-Brunswick. En 1851, un compromis établi par une commission d'arbitrage du Parlement de Londres a fixé la frontière telle que nous la connaissons aujourd'hui.

Au nord de la province, la séparation naturelle créée par la baie des Chaleurs sert de ligne de démarcation depuis l'arrivée des premiers colons sur les lieux.

Bibliographie

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