Conclusion
Le 2 janvier 1971, le diocèse de Bathurst et la communauté acadienne perdent un de leurs fils les plus influents et les mieux connus. Le décès du très révérend Mgr J.-A. Allard, à l'âge de 86 ans, laisse ses anciens paroissiens, ses amis et ses admirateurs méditer sur son dévouement à l'Église, à son peuple et au comté où il a vu le jour. En plus d'avoir fondé Allardville, l'abbé Allard a joué un rôle crucial dans l'établissement de la paroisse du Christ-Roi, de l'Académie Notre-Dame-de-l'Assomption et du Sanatorium Notre-Dame-de-Lourdes.
Mais ce sont peut-être les 300 familles colonisatrices d'Allardville et leurs descendants qui garderont de lui le souvenir le plus cher, car dans les lugubres années 1930, l'abbé Allard et sa bande de pionniers ont créé un village en plein bois dans un esprit communautaire, alors que peu d'options s'offraient à eux. Par ses activités, tant dans la colonie que comme agent de liaison entre les colons, les intérêts commerciaux de la région et les fonctionnaires gouvernementaux, de l'abbé Allard a donné aux colons l'espoir qu'ils pouvaient se sortir de la pauvreté et se bâtir une nouvelle vie.
Le projet d'Allardville a résisté à de nombreuses difficultés. La pénurie de provisions, le faible financement gouvernemental, le prix injuste du bois coupé et les mauvaises récoltes ont forcé les pionniers à abandonner l'espoir d'acquérir rapidement leur autonomie financière. De plus, les colons qui ont réussi à obtenir un lot de colonisation le long du chemin de Miramichi ont été beaucoup moins nombreux que le nombre de demandeurs. Pourtant, malgré la misère, les contretemps et les déceptions, la survie de la colonie de l'abbé Allard témoigne à la fois de la vigueur et de l'endurance des colons et de la foi du curé qu'avec l'aide de Dieu et le soutien des gouvernements, les colons pourraient subvenir à leurs besoins et continuer de vivre dans le comté de Gloucester.