La conférence du Dominion et des provinces sur l'assistance-chômage
La conférence fédérale-provinciale de 1932 sur le secours aux chômeurs conduit à la mise en ouvre d'une autre démarche pour soulager la misère. On adopte un système tripartite de secours direct qui exige du gouvernement fédéral, ainsi que des gouvernements provinciaux et municipaux qu'ils contribuent chacun un tiers du total déboursé. Puisque seuls les plus indigents sont admissibles au secours direct, les coûts de son financement s'en trouvent réduits. À peu près au même moment, on formule aussi un plan fédéral-provincial-municipal de colonisation rurale qui, comme le plan de secours direct, exige la participation de chacun des trois ordres de gouvernement. Chaque ordre assume le tiers des coûts, jusqu'à concurrence de 600 $ par requérant. Globalement, ce plan vise à rendre autosuffisantes les familles participantes.
La mise en ouvre du secours direct et de programmes de secours indirect ne sert cependant qu'à soulager les chômeurs dans la misère et n'aborde pas le problème de fond du chômage. Le secours indirect accorde aux bénéficiaires la chance de gagner un revenu en travaillant à des projets de travaux publics parrainés par les gouvernements. Le secours direct fournit aux indigents les nécessités de base que sont la nourriture, l'habillement et un abri, souvent sous forme de bons ou de marchandises.
Comme la Crise se poursuit, le gouvernement favorise le secours direct plutôt que les projets de travaux publics, parce qu'on croit que ça coûte moins cher. L'établissement sur des terres ou le programme de retour à la terre devient aussi plus populaire. Dans les provinces pauvres, tel le Nouveau-Brunswick, les ressources financières limitées rendent toutefois difficile, voire impossible, la participation du gouvernement provincial ou des municipalités aux programmes tripartites. En 1932, avec la fermeture d'entreprises et la croissance constante du nombre de chômeurs, les Canadiens ont désespérément besoin de secours, peu importe la forme.