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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Défrichement, agriculture et politique: la colonisation dirigée au Nouveau Brunswick

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La conférence du Dominion et des provinces sur l'assistance-chômage L'abbé Jean-Joseph-Auguste Allard

Le Nouveau-Brunswick pendant la Crise
Le désespoir est certainement palpable dans le Nord du Nouveau-Brunswick où les industries primaires - la pêche et l'exploitation forestière - sont gravement atteintes. Des centaines d'ouvriers du Nouveau-Brunswick perdent leur gagne-pain au début des années 1930. Dans le comté de Gloucester, les usines de sciage ferment et les usines de pâte à papier réduisent leur production. La Bathurst Power and Paper Company, par exemple, renvoie des douzaines d'ouvriers à cause de la chute de la demande. De même, l'industrie de la pêche s'effondre après 1929. Non seulement les prises diminuent, les prix payés aux pêcheurs chutent, provoquant une crise dans l'industrie. Ce déclin économique général se poursuit au cours de la première moitié de la nouvelle décennie. En 1932, environ 8 000 Néo-Brunswickois sont sans emploi.
Les ouvriers se retrouvant au chômage, il ne reste aucun argent pour rembourser les prêts, payer les impôts ou les créanciers. Sans programme d'assurance-emploi, les ouvriers sans emploi n'ont plus les moyens de subvenir à leurs besoins de base. Par conséquent, des familles sont obligées d'emménager avec des amis ou des parents pour survivre. Dans le comté de Gloucester, au moins 1 100 familles se retrouvent sans abri, sans argent et au chômage au cours de la première moitié des années 1930. Dans certains cas, on peut trouver jusqu'à quatre familles entassées dans un logement unifamilial. Plusieurs personnes quittent le comté, certaines se dirigeant vers le Québec, où on dit qu'il a plus de possibilités. Ceux qui restent ont peine à se procurer les commodités de base, de la nourriture convenable et des vêtements adaptés aux hivers du Nouveau-Brunswick.
Parallèlement, l'augmentation de la population suscite la demande de lots vacants, mais, sauf sur les terres de la Couronne, il n'y en a aucun. Dans les années 1930, le Gloucester se classe comme troisième comté le plus populeux de la province, derrière Saint John et Westmorland. Les besoins des familles du comté de Gloucester ont beau être reconnus par Dr W.H. Coffyn, député de Bathurst à l'Assemblée législative, et le conseil municipal de la localité, mais le manque d'argent empêche de soulager la misère. En 1932, par exemple, seulement 50 p. 100 des impôts municipaux sont payés. L'ajout de cette somme au manque à gagner des années précédentes donne un déficit total élevé, qui limite la capacité du conseil de la municipalité à intervenir.
En général, après 1932, on offre du secours direct aux familles les plus nécessiteuses, surtout durant les mois d'hiver. Pourtant, le programme n'arrive toujours pas à satisfaire les besoins de base. En 1932, par contre, on dresse des plans pour offrir aux familles menacées par la famine un moyen de se sortir de leur situation malheureuse en retournant à la terre, et c'est l'abbé Allard qui prend la tête du projet.


4.11.1