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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Défrichement, agriculture et politique: la colonisation dirigée au Nouveau Brunswick

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Les débuts La visite de l'évêque, Mgr P.- A. Chiasson

L'installation
Peu après leur arrivée le 12 septembre, les colons se mettent au travail sur leurs lots de cent acres, dressant un abri de branches en attendant que leurs cabanes de bois rond soient prêtes. L'abbé Allard se rend compte qu'aucun d'entre eux n'a déjà travaillé sur une ferme, et qu'ils disposent collectivement de très peu d'argent liquide pour s'approvisionner. De ces 40 hommes, 18 sont sans le sou, 10 d'entre eux ont environ 50 cents dans leurs poches, alors que le reste dispose chacun d'environ un dollar. Pour aggraver leurs problèmes, les colons n'ont aucune nourriture, aucun outil ni instrument, aucune semence, ni chevaux, ni boufs. L'abbé Allard leur fournit les nécessités immédiates - de la nourriture, des vêtements, des outils, des planches, du papier, de la vitre, des clous, et des médicaments - pour leur permettre de relever leurs défis immédiats.
En vertu des dispositions et règlements de la loi sur les terres de la Couronne (Crown Lands Act) de 1927, chaque colon doit payer 12 $ pour présenter sa demande de terre et couvrir les coûts d'arpentage, puis construire une maison d'au moins 16 pi sur 20 pi, cultiver dix (10) acres de terre pendant trois ans, effectuer des travaux sur les chemins jusqu'à concurrence de l'équivalent de 30 $ en salaire, ou payer 20 $ à défaut de les effectuer, et d'habiter sur la terre au moins sept mois pendant chacune des trois années suivantes. Quand toutes ces conditions ont été remplies, on accorde au colon la concession de sa terre. Les demandeurs doivent être de sexe masculin, avoir 18 ans ou plus, ne jamais avoir possédé de terre de la Couronne, ni ne posséder une ferme ou un lot boisé propice à l'agriculture. Les demandes peuvent être annulées pour manque de conformité dans des délais raisonnables.
Quelques semaines après l'installation, on établit un comité pour travailler, avec les intendants locaux des pauvres, au bien-être des colons et pour assurer la conformité aux règlements provinciaux établis par le ministère des Travaux publics et celui des Terres et des Mines. Le comité est composé de Joseph R. Haché, adjoint au garde forestier; Arthur Beaulieu, conseiller du comté pour Bathurst-Est, et de Théophile Haché, conseiller du comté pour Bathurst-Ouest. L'abbé Allard est nommé surveillant de la colonie, chargé de surveiller l'ensemble de la colonie et d'approuver toute question relative à la colonisation étudiée par le comité. Au départ, l'abbé Allard propose que la colonie soit appelée " Coffyn Settlement " en l'honneur du député du comté, mais le premier ministre Tilley recommande " Allardville " pour honorer son fondateur.


4.11.1