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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Défrichement, agriculture et politique: la colonisation dirigée au Nouveau Brunswick

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Conférences du Dominion et des provinces sur l'immigration Plans de colonisation des années 1870

Enfants pauvres de Mlle Rye
À la suite de la mise en ouvre de la politique d'immigration du Dominion et des provinces, l'immigration au Nouveau-Brunswick connaît une flambée d'activité. Parmi les premiers arrivants, on compte plusieurs douzaines de jeunes immigrantes amenées de Grande-Bretagne par une demoiselle vouée aux ouvres de charité, Maria Susan Rye. Mlle Rye et son adjointe, Annie Macpherson, sont convaincues que les dominions britanniques offrent aux enfants pauvres et négligés de Grande-Bretagne des possibilités d'emploi qui sont hors d'atteinte chez eux. De fait, ces enfants, âgés de 6 à 14 ans, sont en grande demande au Canada comme domestiques et ouvriers agricoles, et les familles demandent à les recevoir longtemps avant leur arrivée.
Le 15 juillet 1870, Mlle Rye et 120 orphelines des asiles de pauvres et des écoles industrielles quittent l'Angleterre pour le Canada à bord du vapeur Prussian. Parmi elles, 40 ont le Nouveau-Brunswick pour destination, et les autres se dirigent vers l'Ontario et le Québec. À partir de Québec, le groupe se rend à Saint John par vapeur et par chemin de fer. Robert Shives, l'agent d'immigration du Nouveau-Brunswick dans la ville portuaire, écrit au secrétaire provincial John A. Beckwith, le 21 juillet : " il y a 22 personnes qui demandent des orphelines, en plus de celles que Mlle Rye amène avec elle " [traduction].
Étant donné le vif intérêt suscité par les protégées de Mlle Rye, le gouvernement du Nouveau-Brunswick accepte d'en prendre un autre " paquet ". Ce groupe de 38 filles débarque à Saint John le 9 novembre 1870. Ces filles, ainsi qu'un troisième " lot " de 41 enfants arrivés à Halifax à bord du Nestorian en 1871, sont distribuées à des demandeurs vivant dans diverses régions du Nouveau-Brunswick. Pendant les quelques années qui suivent, d'autres enfants sont peut-être arrivés dans la province.
Certains des garçons et filles de Mlle Rye sont bien traités par leurs employeurs canadiens; d'autres trouvent leur nouvelle vie décevante et difficile. Avec le temps, d'autres organisations s'engagent dans ce " travail de sauvetage " [traduction], grâce auquel des milliers d'enfants seront amenés au Canada des années 1870 aux années 1940. Lorsqu'elle prendra sa retraite en 1896, Mlle Rye aura amené à elle seule plus de 5 000 enfants au Canada.


4.11.1