Colonisation au XXe siècle
Après une période de torpeur, l'intérêt du Nouveau-Brunswick pour la colonisation se réveille pendant la première moitié du XXe siècle. L'un des projets élaborés à l'époque est considéré comme un moyen de lutter contre la pauvreté des régions rurales et l'exode de leur population. Pendant les jours les plus sombres de la grande dépression, des politiciens, des leaders communautaires et des gens démunis du Nouveau-Brunswick, dont beaucoup viennent des comtés du Nord (Madawaska, Gloucester et Restigouche), luttent afin d'établir des " exploitations agricoles vertes " sur les terres de la Couronne. Ce plan de recolonisation ou de retour à la terre, auquel participent les gouvernements fédéral et provincial et les municipalités, aide des centaines de gens parmi les plus pauvres de la province à redevenir maîtres de leur vie. Allardville, dans le comté de Gloucester, à 12 milles au sud de Bathurst, est l'une de ces collectivités " vertes ".
Comme les pionniers du XIXe siècle, les colons d'Allardville, dirigés par l'abbé J.-A. Allard, construisent des maisons de rondins, apprennent à construire des routes, préparent les terres pour la culture, cherchent des emplois rémunérés et comptent sur une aide financière et matérielle pour joindre les deux bouts. Pareillement, ils s'efforcent de fonder des églises, des écoles et d'autres institutions nécessaires à la survie de leur colonie, et eux aussi subissent des revers et des déceptions en refaisant leur vie dans des terres sauvages du Nouveau-Brunswick. Malgré le travail éreintant et les nombreux obstacles, les colons d'Allardville et leurs prédécesseurs du XIXe siècle ont réussi, semble-t-il, contrairement à toute attente. L'histoire de leur détermination et de leur confiance illustre la vigueur de l'esprit des pionniers qui ont fondé notre province et ont assuré la survivance de son patrimoine, que les gens du Nouveau-Brunswick peuvent célébrer aujourd'hui.