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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Défrichement, agriculture et politique: la colonisation dirigée au Nouveau Brunswick

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Persévérance Croissance et développement

Doléances
Les colons sont occupés à rétablir leur foyer, mais ils se souviennent des promesses qui leur ont été faites et qui n'ont pas été tenues. Certains blâment le capitaine Brown en soutenant qu'il les a trompés dans son prospectus; d'autres critiquent le gouvernement du Nouveau-Brunswick, affirmant que ses dirigeants ne se sont pas acquittés de leurs obligations. John Morrison, l'un des colons de New Kincardineshire, exprime ses pensées à ce sujet dans une lettre à son père en Écosse. Il tient les deux parties responsables des problèmes :

Pour commencer, le capitaine Brown a commis une erreur en amenant trop de monde à la fois, mais il n'est pas autant à blâmer que d'autres parties. Le gouvernement est à blâmer autant que lui en entreprenant trop. À cause de la rigueur de l'hiver, il n'était pas prêt pour notre arrivée, mais il fait tout pour corriger son erreur. Le capitaine Brown a été informé par télégramme, la veille même de notre départ de Glasgow, que 77 maisons étaient prêtes, et seulement 50 étaient prêtes à notre arrivée ici, mais tous ont trouvé un abri, certains dans des tentes, d'autres dans les maisons, si bien qu'il y a eu de la place pour tout le monde**** [traduction].

Morrison semble plutôt indulgent pour les deux parties. Plus tard, toutefois, d'autres colons voudront le redressement des torts qu'ils ont subis et passeront aux actes. Ils adressent une pétition au lieutenant-gouverneur pour demander un dédommagement et adressent également leurs plaintes au secrétaire provincial, l'hon. John J. Fraser. Le gouvernement commence par faire la sourde oreille. Le capitaine Brown fait également des pressions en faisant valoir que de nombreuses dispositions de l'entente initiale n'ont pas été exécutées. Il réclame une réunion avec le gouvernement pour résoudre la question et envoie une liste de 21 doléances à ses dirigeants.
Le gouvernement provincial tarde à répondre à ses demandes. Contrarié parce qu'on ne tient pas compte des plaintes des colons, Brown s'adresse au commissaire foncier du Kansas, qui offre des terres à 100 familles si quelqu'un veut s'y établir. Brown suggère aux colons de New Kincardineshire de déménager vers le Kansas, et sa proposition est discutée avec les colons écossais au cours d'une assemblée publique tenue à la fin 1876.
Craignant que beaucoup de colons de Brown n'acceptent des terres gratuites aux États-Unis, les dirigeants du gouvernement décident d'agir. Ils demandent à tous les colons qui ont éprouvé des difficultés tout de suite après leur arrivée de présenter un rapport. L'affaire est finalement réglée lorsque 30 revendicateurs reçoivent du gouvernement un dédommagement pécuniaire ou sont dispensés du remboursement d'un emprunt du gouvernement.
**** Cité par Marjory Harper dans " 'A Family Affair': Colonising New Kincardineshire ", article publié dans History Today, octobre 1967, p. 46.


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