GNB
Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Défrichement, agriculture et politique: la colonisation dirigée au Nouveau Brunswick

home Accueil |  home Introduction | Stanley | Johnville | Kincardine | New Denmark | Allardville

pdf Bibliographie

Aller à 
Précédente
Presbytériens, catholiques et méthodistes

Conclusion
En 1851, moins de 20 ans après sa fondation, Stanley, d'abord simple lieu de camp, est devenue un village. La population de la paroisse de Stanley atteint 1 010 habitants par suite de l'accroissement naturel et de l'arrivée de quelques immigrants de Grande-Bretagne et d'un nombre plus considérable d'arrivants venus d'autres régions de la province. L'espoir du commissaire Kendall de stimuler une importante immigration en chaîne des familles et des amis des premiers colons ne s'est pas réalisé.
Lorsque les recenseurs compilent leur information en 1851, la paroisse de Stanley compte 130 maisons, deux églises, une école, une scierie, un moulin à farine et 149 entrepôts, dépendances et granges. Les résidents s'adonnent surtout à l'exploitation forestière et agricole, les principales cultures étant le foin, l'orge, le sarrasin, les fèves, les navets, les pommes de terre, le blé, l'avoine et les pois. Des bottes, des souliers, des chandelles, du savon et des chapeaux sont fabriqués à petite échelle. La population de la paroisse aura plus que doublé 40 ans plus tard pour atteindre 2 406 personnes. Avec le temps, l'exploitation forestière dépassera l'agriculture comme plus importante industrie locale, surtout en raison de la pauvreté du sol.
Pourtant, du point de vue de la New Brunswick and Nova Scotia Land Company, l'expérience de colonisation de régions sauvages du Nouveau-Brunswick s'est soldée par un échec. Le rendement financier de l'investissement initial de 200 000 £ des actionnaires a été faible, sinon nul. Des ventes de terrains moins élevées que prévu, ajoutées au coût d'établissement de la colonie et de résolution des griefs, ont grandement réduit les profits éventuels.
D'autres facteurs ont nui au succès de la colonie. La compagnie a procédé lentement à la construction et à l'amélioration des routes, ce qui a entravé le développement et a rendu difficile le trajet vers les marchés de Fredericton et de la région de la Miramichi. La forte concurrence des compagnies foncières en activité dans le Haut et le Bas-Canada a limité la quantité de terres vendues. De plus, la hausse prévue de la valeur des terres n'a pas eu lieu. Dans les années 1860, la compagnie a vendu 93 000 acres de terres forestières à l'entrepreneur forestier et ferroviaire Alexander (Boss) Gibson. À l'orée du XXe siècle, la Alexander Gibson Railway and Manufacturing Company a acquis une superficie additionnelle de 28 000 acres.
Du point de vue des colons, toutefois, le plan de colonisation a été une réussite. Le commissaire Hayne a joué un rôle primordial pour établir Stanley sur des bases solides. Ses 23 années de travail ardu dans la paroisse, avant son retour en Angleterre en 1870, ont assuré la croissance et le développement des collectivités naissantes. Son influence directrice s'est particulièrement fait sentir dans les domaines de l'agriculture, de la religion et de l'éducation.
Les efforts de Hayne ont été appuyés dans une grande mesure par la détermination des colons à se faire une nouvelle vie sur une terre nouvelle. En plus de Stanley, de Scotch Settlement, d'English Settlement et de Campbelltown (rebaptisée plus tard Bloomfield Ridge), le plan de la compagnie a donné naissance à plusieurs établissements plus petits, tels que Cross Creek, Tay Creek, Williamsburg et Napadogan. Ces collectivités ont survécu jusqu'à nos jours et témoignent de l'esprit et de la détermination des pionniers du Nouveau-Brunswick.


4.11.1