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Lettres d’émigrants irlandais et d’autres, recueillies par le baronet sir Robert Gore Booth [1846-1849]

Source:           « Annexe aux procès-verbaux et aux témoignages présentés devant le comité spécial sur la colonisation à partir de l’Irlande : annexe X, lettres d’émigrants irlandais et d’autres, recueillies par le baronet sir Robert Gore Booth » [traduction], dans British Parliamentary Papers, Emigration, v. 5, 122-132.

Dates de création: 1846-1849

Esquisse biographique et histoire administrative

Le comité spécial sur la colonisation à partir de l’Irlande a été constitué pour déterminer s’il était indiqué d’établir un programme qui aiderait les Irlandais pauvres à immigrer dans les colonies de l’Amérique du Nord britannique. On espérait que ce moyen diminuerait la pression subie par la Grande-Bretagne, ce qui améliorerait les salaires et les conditions en Irlande tout en amenant des nouveaux venus travailleurs dans les colonies.

Gore Booth a eu recours à un tel système en 1847, expulsant ses fermiers de Lissidale, à Sligo, en Irlande, et parrainant leur traversée ultérieure vers Saint John, au Nouveau-Brunswick, à bord de trois navires nommés Aeolus, Yeoman et Lady Sale. Les lettres écrites à sir Gore Booth, à son frère Henry Gore Booth et aux membres de la famille par des fermiers qui ont émigré dans le cadre de ce plan ont servi d’éléments de preuve au comité dans ses délibérations.

Portée et contenu

Le parrainage de l’émigration d’un grand nombre de fermiers a fait naître des doutes sur les intentions des Gore Booth. Il est facile de supposer que son but était de libérer un plus grand nombre de ses terres aux fins de pâturage et de se soulager du fardeau de ses fermiers dépourvus au plus fort de la famine. Le soin de ces gens est alors devenu une charge pour les fonds publics de la ville de Saint John, qui a eu de la difficulté à absorber cette vague. D’autres ont pensé que c’était un acte de bienfaisance qui offrait aux fermiers de nouvelles possibilités dans une colonie qui avait besoin de gens prêts à travailler fort. Les versions diffèrent quant aux conditions de voyage des passagers, et les lettres manifestent cette divergence : certaines soutiennent que Gore Booth leur a fourni des provisions suffisantes pour le voyage et a organisé une aide pour leur arrivée, tandis que d’autres parlent de maladie et de mauvaises conditions pendant et après la traversée.

On trouve de la documentation additionnelle sur l’arrivée de ces immigrants à RS555-B1b2a et à RS55-B1b5, où on traite de l’arrivée et des conditions de voyage à bord de l’Aeolus, du Yeoman et du Lady Sale.

Les lettres sont classées dans l’ordre où elles apparaissent dans l’original, avec quelques omissions.

01        Lettre de Michael Driscoll, Saint John (N.-B.), à sir Robert Gore Booth, le 13 juin [1847].

Le capitaine de l’Aeolus, Driscoll, écrit pour informer sir Robert Gore Booth de l’arrivée du navire au Nouveau-Brunswick, des conditions maintenues à bord et de la situation qu’on a trouvée lors de l’arrivée.

02        Lettre de John Robertson, Saint John (N.-B.), à Henry Gore Booth, le 14 juillet 1847. Robertson était l’agent de Gore Booth responsable des fermiers émigrants.

Écrite au frère de sir Robert Gore Booth, Henry, cette lettre prend acte de l’arrivée imminente du Yeoman et du Lady Sale à Saint John et décrit les préparatifs faits pour leur arrivée. Il décrit les problèmes qui nuisent aux efforts faits pour trouver des emplois aux passagers de l’Aeolus.

03        Lettre de John Robertson, Saint John (N.-B.), à Henry Gore Booth, le 29 juin 1847.

Elle informe le frère de sir Robert Gore Booth, Henry, du départ de Driscoll à bord de l’Aeolus avec une cargaison à destination de l’Irlande. Elle lui parle des emplois qu’on peut obtenir au Nouveau-Brunswick et de la difficulté d’avoir des passagers qui pourvoient à ces emplois. Elle mentionne les mauvaises conditions des autres navires et des immigrants à bord comparativement à l’Aeolus.

04        Lettre du comité (les passagers) du navire Aeolus, Saint John (N.-B.), à sir Robert Gore Booth, le 5 juin 1847.

Elle exprime les remerciements des passagers à Henry Gore Booth, frère de Robert Gore Booth, pour ses provisions et la qualité de la traversée. Elle décrit de bonnes conditions de voyage, sauf quelques maladies et une tempête.

05        Lettre de John Purden, Saint John (N.-B.), à Henry Gore Booth, le 19 août 1847.

Écrite par le capitaine du Yeoman sur une période de plusieurs jours après l’arrivée, elle informe Gore Booth du nombre de passagers à bord, de la présence de 16 passagers clandestins et du nombre de malades et de morts, et elle décrit les inspections du navire et des passagers faites par un médecin et un agent d’immigration.

06        Lettre de Richard Yeats, Saint John (N.-B.), à Henry Gore Booth, le 27 août 1847.

Elle informe Gore Booth des mesures prudentes du capitaine Purden, de la fièvre à bord et des préparatifs de John Robertson pour les immigrants.

07        Lettre de Mlle Catherine Bradley, Saint John (N.-B.), à « oncle John », le 6 octobre 1847.

Elle exprime sa gratitude envers Richard Yeats (voir la lettre 6) pour lui avoir trouvé un emploi. Elle décrit sa « bonne situation ». Elle mentionne Catharine et Biddy Hennigan (lettre 14). Elle demande comment vont les amis et la famille et leur envoie des nouvelles d’autres parents et amis.

08        Lettre de Patt et Cathorine McGowan, Saint John (N.-B.), au « frère Roger », le 25 décembre 1847.

Elle décrit les maladies contractées pendant le voyage ainsi que la quarantaine sur l’île Partridge. Elle parle de la recherche de logements et d’emplois à Saint John. Elle mentionne les démarches auprès de John Robertson, « marchand associé dans son commerce avec henery gore » [traduction] (lettres 02 et 03) pour trouver des emplois. Elle donne des nouvelles des amis et parle des prix.

09        Lettre de Bryan Clancy et de sa sœur, Saint John (N.-B.), à leur mère et à leur frère, le 17 novembre 1847.

Elle exprime le regret d’avoir quitté l’Irlande et affirme : « nous pensons souvent qu’il aurait mieux valu n’avoir jamais vu Saint John » [traduction]. Elle décrit le décès d’amis et la difficulté de trouver un logement et un emploi, et elle raconte que le gouvernement veut renvoyer en Irlande tous les immigrants envoyés par sir Robert Gore Booth et lord Palmerston parce qu’il craint pour leur bien-être pendant l’hiver. Les auteurs vivent avec Patt McGowan et sa femme (lettre 08).

10        Lettre de John Mullawny, Mary et Margaret, Saint John, Nouveau-Brunswick, à leur père, à leur mère et à leurs frères, le 4 juillet 1847.

Elle décrit leur traversée, y compris les maladies, 35 décès à bord, une tempête et de la pêche en compagnie de quelques marins près des bancs de Terre-Neuve. John décrit ses tâches à bord du navire et déclare qu’ils ont trouvé du travail tous les trois à leur arrivée. Il demande des renseignements sur ce qui se passe à la maison et dit que « c’est un pays ennuyant » [traduction]. La lettre mentionne aussi les fonctions religieuses de John et sa foi.

11        Lettre de John, Mary et Margert Mullowney, Saint John, Amérique du Nord britannique, à « Papa et Maman », le 22 novembre 1847.

Elle affirme que la lettre précédente a été reçue par la femme de sir Robert Gore Booth et que cela illustre les difficultés de communication entre les immigrants et l’Irlande. Elle dit que la fièvre tue des milliers de personnes mais qu’eux-mêmes sont en bonne santé. Elle donne des détails sur ceux qui étaient voisins au pays et qui ont aussi immigré, et elle demande comment vont les amis et la famille.

12        Lettre d’Eliza Quin, New York, à ses parents, le 22 janvier 1848.

Quin demande comment vont les amis, la famille ainsi que le propriétaire, sir Robert Gore Booth. Elle exprime son bonheur d’avoir immigré au Nouveau-Brunswick et envoie ses compliments à lady Gore.

13        Lettre de Ference McGowan, Saint John (N.-B.), à « Papa et Maman », le 13 octobre 1847.

Elle raconte qu’on est en bonne santé et qu’on a « plein de travail » [traduction], mais elle décrit la fièvre pendant la traversée. Elle demande comment vont la famille et les voisins et envoie des nouvelles des amis qui ont immigré. Elle recommande que personne ne fasse la traversée pour le moment en raison du grand nombre d’immigrants déjà présents et de la fièvre qui sévit dans chaque maison. Elle dit que l’auteur a l’intention d’aller aux États-Unis. Elle donne les prix des denrées alimentaires courantes.

14        Lettre de Catherine Hennagan, Saint John (N.-B.), à sa mère et à son père, le 15 février 1848.

Elle décrit la « traversée favorable » [traduction], suivie d’une période de quarantaine à l’île Partridge, où la maladie a frappé, et du décès de sa fille Biddy. Elle décrit les souffrances des Irlandais en particulier en disant que « les mots ne peuvent pas décrire la détresse des passagers irlandais qui sont arrivés ici, avec la maladie, la mort et toutes sortes de détresses » [traduction].

15        Lettre de Mary McBride, Newburyport, Massachusetts, à M. William Gifgut, le 23 octobre, année inconnue.

Elle décrit comment Mary et sa sœur sont arrivées à Saint John et se sont rendues à Boston puis à Newburyport. L’auteure s’arrange pour envoyer de l’argent en Irlande afin de faire venir les membres de la famille à New York. Elle envoie des nouvelles des amis qui ont immigré à Saint John.

16        Lettre d’Owen et Honr. Henigan, Hallowell, Maine, à leur fils, le 17 mars 1848.

Elle dit que « Saint John est un lieu misérable, presque autant que l’Irlande » [traduction]. Elle émet l’idée que leur fils devrait se rendre dans le Maine comme ils l’ont fait. Elle donne des nouvelles des amis qui ont également immigré. Elle raconte qu’« il y a des troubles parmi les Irlandais ici » [traduction].

17        Lettre de Mary Feeny et note de Roger Geeny, Saint John (N.-B.), à leur père et à leur mère, le 3 août 1847.

La lettre raconte qu’il est facile de trouver un emploi et qu’on est proche de John Mullowny et de ses sœurs (lettres 10 et 11). Elle donne des nouvelles des parents et amis qui ont immigré et demande comment vont ceux qui sont restés. Elle contient une section écrite par Mary Feeny suivie d’une note de Roger Geeny. Elle contient aussi quelques lignes de John Mullowny à son père, à sa mère et à ses frères Patt et Mick Mullowny, dont il désire ardemment avoir des nouvelles. Il affirme avoir entendu dire que sir Robert  Gore a reçu la dernière lettre qu’il leur a envoyée et n’a pas voulu la remettre à ses parents tout de suite.

18        Lettre de One Boyle, Augusta, Maine, à sa mère, le 13 décembre 1847.

Elle déclare qu’il est facile de trouver un emploi et décrit les salaires saisonniers et le prix de certaines denrées. Elle demande comment vont les amis.