| 996 |
|
|
| 1900-09-20 |
|
Le jeune Jacques Mourant, fils du brave M. Mourant, forgeron de Caraquet, s'est noyé le 29 août dernier à Bangor vis-à-vis de la cour du Maine Central à 3h30 de l'après-midi. Le corps fut retrouvé à 6h30 et le coroner de la ville jugea qu'une enquête n'était pas nécessaire. L'accident est arrivé d'une manière toute particulière. Mourant était employé par Harris et Letney, les contracteurs des travaux de dragage sur la rivière Kenduskeag. Son ouvrage était de descendre avec le bateau à l'endroit ou l'on déverse le lest et de faire opérer la trappe qui laisse écouler la charge. Ces bateaux sont tels que ceux généralement employés par les compagnies qui font les travaux de dragage, le fond du réservoir s`ouvrant, et laissant le contenu. Jeudi dernier, dans l'après-midi, il ouvrit le ressort du panneau, mais la machinerie n'opéra point. Il le referma, au moins ses compagnons le virent faire un mouvement à cet effet, puis il descendit dans le réservoir pour pelleter la terre d'autour de la machinerie afin qu'elle puisse s'ouvrir. Il avait à peine commencé à travailler que le fond s'ouvrit, le jetant avec la terre. Il ne jeta aucun cri, et il fut impossible à ses compagnons de lui porter secours. Le Capitaine Baldwin du remorqueur Bismark, ainsi que les chauffeurs, firent tous les efforts pour le sauver, mais en vain. Le jeune homme ne travaillait dans ce bateau que depuis deux semaines. Un de ses frères était établi tout près, à Smith Bewick, depuis longtemps. C'est le Révérend M. Allard, curé de Caraquet, qui eut la pénible mission d'annoncer aux parents le sort de leur enfant. La scène fut triste et émouvante. Les restes du défunt sont arrivés à Bathurst mardi et ont été descendus immédiatement à Caraquet où l'inhumation a eu lieu. (p.2 c.5)
|