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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Mgr Donat Robichaud, recherches historiques et généalogiques

Biographie Biographie | Présentation Présentation | Fichiers généalogiques Fichiers généalogiques | Base de données de L’Évangeline Base de données de L’Évangeline
Référence10392
Lieu
Date1943-09-23
Description GUERRE - (Photo) Le sergent Walter Fournier de Bathurst explique la manoeuvre à un groupe d'Acadiens d'un régiment du Nouveau-Brunswick au cours d'exercices d'invasion, quelque part en Angleterre. Les soldats Hector Carey de Quatre-Chemins, Arthur McGraw de Caraquet, Raphaël Chiasson de Caraquet, Emile Boucher de East-Bathurst, Fred Madore de Baker Brook, Gérard Roussel de St-Joseph, Léonce LeBouthillier de Caraquet, Claude Gagnon de Quatre-Chemins.

(Photo) Le capitaine Clinton Gammon de Bathurst commente l'assaut d'un peloton d'Acadiens, au cours d'exercices de débarquement, quelque part en Angleterre. Les soldats Livan Paulin de Caraquet, Denis et Edmond Guitar de Belledune, Constant Poirier de Caraquet et le caporal Guillaume Gionet.

(Photo) Les soldats Claude Gagnon de Quatre-Chemins, Boniface Roy de Robertville et Jacques Pelletier de Culligan, s'arrêtent un instant pour reprendre haleine après une ascension d'une soixantaine de pieds dans les cordages, au cours d'exercices d'invasion, quelque part en Angleterre.

«Le capitaine Lorenzo Robichaud - Des soldats de Caraquet, Grande-Anse, Moncton, Tracadie, Bathurst, etc.» «J'aime mieux sauter les bouchures des clos que de cricher dans les câbles... ça balance trop!» Le soldat Gérard Roussel de St-Jean, N.-B., se laisse tomber au milieu de ses compagnons, en poussant un grand soupir de soulagement.

La course était longue, et rude la montée: l'objectif atteint, on s'arrête un brin pour reprendre haleine. Rien dans les lignes adoucies du paysage qui rappelle leur patrie abrupte à ces anciens pêcheurs de la côte nord. L'accent acadien résonne étrangement sous le feuillage des grands hêtres qui abritent la compagnie.

Le soldat Joseph Bertin de Robertville, qui porte une mitrailleuse, parvient après les autresau sommet de la colline. Le soldat Claude Gagnon de Quatre-Chemins, lui lance dans unebouffée de cigarette: «T'as pas les puces dans les jambes, on voit ben!»

Le caporal Arthur McGraw de Caraquet intervient: «Il serait plus ambitieux s'il avait descréatures devant.»

Le capitaine Clinton Gammon de Bathurst, qui a repris ce matin même le commandement de la compagnie française au North Shore Regiment, confie dans un aparté: «Vous ne pouvez imaginer ma satisfaction de retrouver enfin les joyeux drilles que j'ai conduits, en Angleterre il y a deux ans. Ce sont les meilleurs types du monde et je suis très heureux de les avoir denouveau sous mes ordres.»

En effet, les Acadiens ne manquent ni d'allant, ni de vigueur. Il faut les voir s'exercer au débarquement dans des tours de fer simulant des bateaux, descendre dans les cordages, chargés de tout leur fourniment avec l'agilité des marins d'autrefois. Ils se lancent à l'assaut, dans la fumée des explosions avec le même enthousiasme que leurs frères d'armes en Sicile. S'ils gardent au feu cette belle tenue, il en cuira sûrement à leurs adversaires.

Un camion s'arrête à cinq pieds de moi. Le capitaine Lorenzo Robichaud de Shippagan en descend. On apprend qu'il célèbre ce jour-là le deuxième anniversaire de son arrivée en Grande-Bretagne. Il s'est enrôlé en terminant son cours de génie civil à l'université de Fredericton.

Pendant qu'il donne ses instructions au lieutenant Aurèle Thériault de Baie-Ste-Anne, son chauffeur, un gai luron nommé Joseph Leclerc, donne des explications. «Les Ecossais n'ont pas voulu croire que j'étais venu au monde à Dundee. Faut savoir que c'est Dundee au Nouveau-Brunswick. C'est moins gros que la ville d'ici, mais plus plaisant.»

Le soldat Antoine Blanchard de Pokemouche conduit l'ambulance à la suite des pelotons pour recueillir les blessés éventuels. Le lieutenant Hector LeBlanc de Moncton, ancien élève des Pères de Ste-Croix à l'Université St-Joseph de Memramcook, dit qu'il se produit très peu d'accidents, car les troupiers ont l'habitude des manoeuvres. Il présente le soldat Eugène Drisdelle, autrefois employé de son père, M. Henri P. LeBlanc, gérant à Moncton des magasins des chemins de fer nationaux.

La compagnie acadienne compte surtout des pêcheurs de la côte, mais on y rencontre aussi des bûcherons et des paysans. Le caporal-suppléant, Alphonse Thériault, parle avec nostalgie de sa ferme de Grande-Anse, qu'il souhaite revoir bientôt.

Le caporal Guillaume Gionet, ex-cordonnier, dirige une section formée de gens de son patelin. Elle comprend les soldats Livan Paulin, Constant Poirier, Théodore Lanteigne, Raphaël Chiasson, Léonce LeBouthillier, tous de Caraquet, et Roméo Thériault de l'Anse-Bleue.

Parmi les hommes de son peloton, identifiés par le sergent Walter Fournier d'East-Bathurst, on note les soldats Gérard Doucet de West-Bathurst, Fred Madore de Baker Brook, Jacques Hachey de Belledune, Henri Lévesque de McKendrick, Elie Côté de Grand-Sault, Emery Basque de Tracadie, Léopold Comeau de Free Grant, Hector Carey et Claude Gagnon de Quatre-Chemins.

Tous ces gaillards aspirent à combattre bientôt, pour revenir victorieux au pays d'Evangéline. (p. 2)

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4.11.1