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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Défrichement, agriculture et politique: la colonisation dirigée au Nouveau Brunswick

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La visite de l'évêque, Mgr P.- A. Chiasson La paroisse du Christ-Roi

Le premier hiver
À peine les colons sont-ils entrés dans la forêt que le ministre Tilley écrit à l'abbé Allard pour confirmer que son gouvernement ne peut pas leur offrir de fonds pour aider le projet de colonisation. Cette nouvelle met le bien-être des colons en péril, car ils n'ont amassé aucune récolte pour se sustenter, ni argent dans leur poche pour s'acheter des provisions. De plus, la quantité de bois qu'on leur a permis de couper sur leurs terres ne produit pas assez de revenu pour les soutenir. L'abbé Allard sait qu'il faut agir vite, sinon les colons n'auront pas à manger, et la colonie sera un échec.
L'abbé Allard a donné aux colons la permission de déboiser quatre acres sur leurs lots dès le premier automne, et de vendre le bois pour subvenir aux besoins de leur famille. Certains d'entre eux l'ont fait, mais ils n'ont reçu qu'entre 50 cents et 1 $ la corde des exploitants d'usine de pâte à papier et de bois d'oeuvre. L'abbé Allard est exaspéré du mauvais traitement réservé aux colons par les grandes sociétés et les entrepreneurs locaux. Pour s'assurer qu'ils soient justement indemnisés pour leur bois, l'abbé Allard accepte d'agir en tant qu'intermédiaire entre les colons et les négociants de bois. Dans plusieurs cas, il réussit à obtenir plus de 1,25 $ la corde.
L'abbé Allard essaie également d'obtenir de la municipalité du secours direct pour les familles les plus nécessiteuses, et le commissaire local de l'hospice des indigents est d'accord pour fournir de l'aide, mais les demandes d'aide augmentent sans cesse. L'abbé Allard n'a pratiquement pas le choix d'acheter de sa propre poche et à l'aide de dons privés, de la nourriture pour les affamés. Quelques colons ont été embauchés pour travailler sur les chemins à l'automne, ce qui leur rapporte un certain revenu. Globalement, les colons d'Allardville qui sont restés dans la colonie ont considérablement souffert durant le premier hiver. Sans argent, ni fournitures, ni équipement et, dans certains cas, sans logement convenable, certains d'entre eux se découragent et partent, mais un nombre suffisant reste pour reprendre le travail au printemps.


4.11.1