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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Défrichement, agriculture et politique: la colonisation dirigée au Nouveau Brunswick

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L'école d'Allardville L'abbé Allard demande d'autres terres

La crise s'accentue
Les conditions sociales et économiques empirent dans le comté de Gloucester en 1933, alors que la crise s'amplifie. Au début de l'été, certains des colons ont un peu de répit grâce à quelques revenus gagnés à travailler sur les routes et à couper du bois. Cet argent est essentiel pour payer sa subsistance au cours de l'hiver, alors qu'il est difficile d'obtenir du crédit et que le mauvais état des chemins rend presque impossible le transport du bois hors de la colonie. Le 5 août, cependant, la situation s'envenime lorsqu'un gel hâtif détruit une grande partie de la première récolte des colons. Seules quelques familles sont en mesure de récupérer quelques barils de pommes de terre. Plusieurs d'entre elles ne réussirent cependant pas à sauver quoi que ce soit.
L.P.D. Tilley écrit à l'abbé Allard en décembre 1933 pour s'informer de l'état des pauvres du comté de Gloucester. L'abbé Allard rapporte que la situation est désespérée dans l'ensemble du comté. Sans nourriture en quantité suffisante, les gens sont trop faibles pour travailler. Dans certains cas, les enfants n'ont rien à manger, sauf des feuillages et des plantes sauvages. L'abbé Allard sait que les enfants sous-alimentés sont susceptibles de contracter la tuberculose. Il signale également que quelques résidants sont insuffisamment vêtus pour le temps froid et que quelques adultes et enfants n'ont rien à porter. " Comment un homme peut-il aller travailler, se demande le curé, quand il lui faut emprunter un manteau, un pantalon ou des chaussures? "
Souvent, ceux qui travaillent en forêt à couper du bois à pâte et du bois franc sont insuffisamment indemnisés pour leur labeur. Certains individus n'obtiennent que 75 cents la corde de bois à pâte, d'autres, encore moins. D'autres encore sont payés en marchandise au prix de détail, ce dont ils n'ont pas les moyens. En décembre 1933, l'abbé Allard estime avoir dépensé 2000 $ de sa poche pour garder les colons à Allardville depuis la fondation de la colonie. Il faut plus d'argent et d'autres terres pour assurer la survie de la colonie et répondre aux besoins des pauvres. Mais qui est en mesure de fournir ces nécessités?


4.11.1