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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Défrichement, agriculture et politique: la colonisation dirigée au Nouveau Brunswick

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Conférences du Dominion et des provinces sur l'immigration
Pour mettre au point les détails d'une politique d'immigration unifiée, quatre conférences ont lieu à Ottawa entre 1868 et 1874 et regroupent des représentants des gouvernements provinciaux et du gouvernement du Dominion. Toutefois, les provinces n'envoient pas toutes des délégués à chaque conférence. À la première réunion du genre, le gouvernement du Dominion se charge du maintien de bureaux et d'agents d'immigration dans les provinces, en Grande-Bretagne et en Europe ainsi que du fonctionnement des postes de quarantaine. Les provinces doivent nommer des agents d'immigration qui travailleront sur place, et elles peuvent également envoyer leurs propres agents outre-mer. Malheureusement, les efforts des provinces pour attirer des recrues font double emploi, et l'arrangement crée de la rivalité entre elles. De plus, il faut intensifier la publicité en Grande-Bretagne et dans le nord de l'Europe.
Alors que la conférence de 1870 porte surtout sur la colonisation des Prairies, les décisions prises à la réunion de 1871 auront des répercussions beaucoup plus vastes. Les délégués conviennent que chaque province pourra élaborer son propre programme de colonisation pour faire concurrence à la Homestead Act, adoptée par le gouvernement des États-Unis en 1862, qui offre 160 acres de terres gratuites aux colons sérieux de 21 ans ou plus s'ils acceptent de les habiter pendant cinq ans. Pour appuyer le plan nouvellement conçu par les délégués, le gouvernement du Dominion promet au Nouveau-Brunswick une subvention annuelle de 10 000 $ qu'il pourra utiliser pour attirer et retenir les colons. Encouragée par cette mesure incitative, la Chambre d'assemblée du Nouveau-Brunswick adopte la Free Grants Act, 1872, qui offre aux immigrants adultes de sexe masculin au moins 100 acres de terre gratuite s'ils résident sur leur lot pendant au moins trois ans et satisfont à certaines conditions.

De plus, les délégués de 1871 élaborent une politique de bons de passage, qui entre en vigueur en 1872 et vise à réduire le prix du voyage transatlantique pour les colons souhaitables. Deux genres de bons sont offerts : le premier, délivré à un grand nombre d'immigrants britanniques et européens, réduit du tiers le prix du passage pour ceux qui signifient leur intention de résider au Canada; le deuxième, accordé à très peu de gens, réduit le prix du passage de moitié. Les bons du deuxième genre sont réservés aux ouvriers agricoles et aux domestiques de sexe féminin, qui sont les immigrants les plus recherchés.
Les délégués de la conférence du Dominion et des provinces de 1874 constatent un important changement d'attitude concernant l'immigration. Le ministère de l'Agriculture du Dominion assumera la responsabilité de la politique d'immigration tandis que les gouvernements provinciaux gardent le contrôle du peuplement ou de la colonisation, ce qui réduit le double emploi. De plus, les provinces peuvent toujours maintenir un sous-agent à Londres pour représenter leurs propres intérêts concernant les " questions d'immigration en général " [traduction].*
Pour maintenir leur présence tout en réduisant les coûts, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse nomment un sous-agent commun à Londres, au salaire annuel de 600 £. Malgré tout, le bureau de Londres est jugé trop coûteux et sera fermé en 1877. Par suite du pouvoir exercé par le gouvernement du Dominion sur la politique d'immigration après 1874, les intérêts provinciaux cèdent le pas aux priorités fédérales. En conséquence, l'immigration vers l'Ouest est encouragée au détriment des provinces Maritimes et du centre du Canada.
* Une grande partie de l'information fournie dans cette section est tirée de l'ouvrage de Erik John Nielsen Lang, New Denmark, New Bunswick: New Approaches in the Study of Danish Migration to Canada, 1872-1901.


4.11.1