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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Défrichement, agriculture et politique: la colonisation dirigée au Nouveau Brunswick

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Adieux et départs Traversée

Décisions
Les hommes et les femmes en quête de nouvelles perspectives à l'étranger recueillent de l'information qui les aidera à prendre leurs décisions. Ceux qui savent lire peuvent obtenir des brochures et des manuels de l'immigrant, souvent préparés ou diffusés par les gouvernements des colonies. Ces sources exagèrent souvent les avantages des nouvelles terres et minimisent ceux qui pourraient être jugés défavorables. Par ailleurs, les journaux publient des témoignages personnels d'immigrants qui décrivent, souvent de façon très attrayante, la vie dans les colonies, ainsi que de l'information sur les conditions de colonisation et sur les traversées ainsi que des avis de conférences données par des agents d'immigration.
Les conférences publiques organisées par les gouvernements coloniaux sont un autre moyen d'obtenir de l'information sur les avantages de la vie en Amérique du Nord britannique. Par exemple, James Brown, le commissaire à l'immigration du Nouveau-Brunswick, sillonne l'Écosse, le nord de l'Angleterre et l'Irlande en 1861 et en 1862, prenant la parole dans des salles, des églises et d'autres lieux publics pour décrire " les caractéristiques et les atouts du Nouveau-Brunswick " [traduction] comme terre d'accueil pour les immigrants. À l'appui de ses assertions, il distribue des brochures, des comptes rendus, des articles, des manuels de l'immigrant, des lettres et des cartes de la province. Brown vise surtout les ouvriers agricoles, les domestiques et les mécaniciens, qui sont très en demande au Nouveau-Brunswick. Le 12 février 1862, il donne les explications suivantes à un auditoire de Kirkcaldy, dans le Fifeshire, en Écosse :

Nous voulons des ouvriers agricoles et des domestiques des deux sexes avec un certain nombre de mécaniciens. Les locataires dont le bail est sur le point d'expirer et qui doutent de pouvoir payer leur nouveau loyer auraient tout avantage à vendre leurs possessions pour aller au Nouveau-Brunswick. S'ils apportent avec eux une somme de 200 £ à 500 £, ils pourront acheter et améliorer de façon profitable des terres agricoles partiellement défrichées. En somme, nous voulons des hommes et des femmes hardis et courageux, de bonne moralité et ardents au travail, capables et désireux de travailler de leurs mains, et qui seraient satisfaits de la simple indépendance que le pays offre si abondamment. L'expérience a montré que, dans toutes les régions de la province, les émigrants ainsi décrits qui étaient pauvres ou avaient des moyens très limités à leur arrivée parmi nous ont établi de bonnes exploitations agricoles, ont élevé des familles nombreuses et sont maintenant à l'aise. [traduction]

Selon Brown, une bonne moralité, l'ardeur au travail et la confiance en soi sont les caractéristiques requises pour réussir au Nouveau-Brunswick.
En Irlande, Brown distribue des copies d'une lettre écrite par Son Excellence Mgr John Sweeny, évêque de Saint John, qui encourage ses compatriotes à émigrer. À cette époque, l'évêque organise une colonie dans le comté de Carleton pour les familles catholiques irlandaises. La colonie de Johnville sera la plus ambitieuse entreprise de colonisation de Mgr Sweeny. En plus des documents déjà mentionnés, les lettres personnelles écrites par des colons prospères aux gens de leur pays natal jouent un rôle déterminant pour décider leurs destinataires à réserver leur traversée sur des voiliers transatlantiques. Malgré son travail assidu, les jours de Brown sur le circuit des conférences sont comptés : le gouvernement du Nouveau-Brunswick met fin à cette pratique en raison des résultats limités.


4.11.1