GNB
Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Défrichement, agriculture et politique: la colonisation dirigée au Nouveau Brunswick

home Accueil |  home Introduction | Stanley | Johnville | Kincardine | New Denmark | Allardville

pdf Bibliographie

Aller à 
Précédente Prochaine
Premiers colons Premiers progrès

Visites de Mgr Sweeny
Mgr Sweeny fait sa première visite à Johnville en septembre 1862, accompagné de l'abbé James Quinn, de St. Stephen, et de l'abbé Thomas Connolly, de Woodstock. Après avoir célébré la messe, l'évêque s'adresse aux gens en leur disant espérer qu'une taverne ne sera jamais ouverte dans la colonie. L'idée est peut-être sage, car le comté de Carleton a une forte tradition de tempérance absolue, et beaucoup de résidents protestants verraient une telle présence d'un mauvais oil. On respecte le désir de l'évêque en ne construisant pas de taverne à Johnville.
Lorsque Mgr Sweeny visite ses ouailles en 1866, il amène avec lui un Irlandais distingué, John F. Maguire, journaliste et membre du Parlement britannique. Sweeny et son invité partent de Saint John par vapeur et arrivent le 25 octobre à Fredericton, où ils prennent une diligence pour Woodstock, puis une voiture pour Johnville, pour un trajet de plus de 200 milles en tout. Le transport terrestre est cahoteux au milieu du XIXe siècle, et la route de Fredericton à Johnville ne fait pas exception. Pour l'évêque, l'un des faits saillants du voyage est le parcours effectué sur le chemin de rondins nouvellement construit, qui mène à la colonie. Toutefois, Maguire ne partage pas l'enthousiasme de son compagnon de voyage. Dans son livre intitulé The Irish in America, publié en 1868, Maguire raconte cette expérience :

À mon avis, l'évêque a fait un éloge un peu trop enthousiaste du nouveau chemin; je dois avouer que je n'y ai pas trouvé le moindre confort et que le chemin a mis à la plus rude épreuve les ressorts de notre véhicule, même si la voiture avait été spécialement conçue pour faire face à des vétilles telles que de profondes ornières, de gros creux, de larges fissures occasionnelles, ainsi que des cours d'eau nombreux et variés grossièrement recouverts de rondins qui ne sont pas toujours ajustés avec le plus grand soin. [traduction]**

Sweeny et Maguire n'ont quand même pas été tellement éprouvés par le voyage. Ils arrivent à la colonie, qui compte en 1866 près de 160 maisons, beaucoup de lots améliorés et pas moins de 600 habitants. Les deux hommes sont contents des progrès réalisés et repartent avec l'impression que la colonie de Johnville sera une réussite.
** Citation tirée de l'ouvrage de J.F. Maguire, The Irish in America, New York, D. & J. Sadlier, 1868, p. 52.


4.11.1