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03 juin 2024  
 

Modules pédagogiques

COFFRE À OUTILS

Guide de transcription d'une entrevue

Les principes de base du travail de transcription d'une entrevue sont le respect et la fidélité à l'égard de la langue de l'informateur ou de l'informatrice. Cependant pour que la transcription demeure accessible à tous ceux que le document intéresse, qu'ils soient francophones ou étrangers capables de lire le français, nous nous conformerons aux règles suivantes:

  1. Chaque mot conservera sa graphie en français courant quelle que soit sa prononciation.

    Exceptions: l'Office de la langue française accepte la transcription astheure pour  « à cette heure » ; le Robert accepte ben comme une variable rurale et familière de l'adverbe bien.

    (JD) Est-ce que ça a changé depuis que vous avez quitté votre emploi ?

    (MS) Ben astheure c'est plus pareil. Le monde il travaille pas si dur.

    Exemple de transcription phonétique:

    (MS) Ben, faulait qu'on seille pas mal rusé pour y dire non. Faque on s'en a été d'artchulon.

    Transcription standard:

    (MS) Ben, fallait qu'on soit pas mal rusé pour lui dire non. [Ça] fait que on s'en a été de reculon.

  2. La syntaxe de l'informateur ou de l'informatrice sera respectée.
    1. Dans les cas spéciaux qui demanderaient de modifier la syntaxe, on écrira le mot en italique.

      (JD) Elle savait-tu qu'on la cherchait ?

      (MS) Non. Ben, je me suis dit que je lui dirais mès que je revienne.

    2. L'absence de négation reste telle quelle.

      (MS) Il veut pas que je déplace le fauteuil.

    3. On peut ajouter un mot ou une courte explication entre crochets pour clarifier un contexte ambigu.

      (MS) Ma soeur mangeait le nez dans son assiette. Elle avait toutes les portes ouvertes [en parlant de la maison] puis ça qui était derrière, ça se voyait pas là, vois-tu ?

    4. On peut supprimer les tics verbaux de l'informateur, les incises trop fréquentes, les répétitions inutiles, les hésitations, les bégaiements.
  3. Toute forme verbale archaïque, ancien français et parler régional sera conservé et mis en italique, de même que les anglicismes, les mots chiac, les mots anglais francisés et les néologismes. Si on hésite sur la graphie d'un mot, on pourra se référer au glossaire.
  4. (MS) Ils étiont là à me regarder loader le truck. Après un élan, le superviser a callé back. J'ai pensé qu'il avait complainé pour faire sûr de me tiendre busy.

  5. Tout silence, hésitation longue, soupir, grognement, pleurs, rires ou ricanements sera indiqué entre crochets. Un courte hésitation ou un changement de mots ou d'orientation dans la phrase sera indiqué par les trois points.
  6. (MS) Le gars s'est retrouvé pas mal amoché. Il avait tout le bras défait. C'était pas trop beau à voir, le sang, puis tout. C'était mon meilleur chum [silence]. Ben, la vie est faite de même, faut croire.

    (PM) Ah! moi, j'étais toujours la première arrivée [rires].

    (CB) C'était [...] je pense que c'était lui, tu sais là. Il pouvait [...] Il marchait droit lui là!

  7. La ponctuation sera conforme à l'usage habituel tout en respectant la phrase de l'informateur ou de l'informatrice.

RÉFÉRENCES

  • Préface de Jean-Pierre Pichette in Conrad Laporte, Menteries drôles et merveilleuses ; Contes traditionnels du Saguenay (Montréal, Quinze / Mémoires d'hommes, 1980), p. 11-18.

On pourra consulter au besoin les dictionnaires suivants:

  • Yves Cormier, Dictionnaire du français acadien (Saint-Laurent, Québec, Fidès, 1999).
  • Claude Poirier et al. (sous la dir.), Dictionnaire du français québécois (Sainte-Foy, Presse de l'Université Laval, 1985).
  • Marie-Eva de Villers, Multidictionnaire de la langue française (Montréal, Québec-Amérique, 1997).

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