| 10314 |
|
Dalhousie
|
| 1943-07-22 |
|
Assemblée scolaire à Dalhousie, N.-B. - Lundi, le 12 juillet dernier, les contribuables de la ville de Dalhousie tenaient leur assemblée annuelle ordinaire. Cette assemblée fut particulièrement intéressante par le caractère orageux qu'elle prit à certains moments. Depuis plusieurs années, en effet, il existait un malaise entre les partisans de l'Ecole publique et ceux du couvent, différence de sympathies qui ne faisait que s'aggraver. Ainsi pendant l'année 1942-43, le Couvent du Sacré-Coeur recevait 826 élèves - le cours commercial excepté - tandis que l'École publique n'en avait que 331. Les classes du couvent étaient surchargées, ayant jusqu'à 70 enfants pendant que pas une classe de l'Ecole publique n'en avait 40... M. Scott, principal, n'avait que 11 élèves. Ajoutons que pour l'éducation de 826 enfants, le couvent recevait à peu près la même rémunération que l'Ecole publique pour 331. De tout cela, il résultait un malaise que l'on comprend. L'assemblée de cette année mit les choses à point. Les décisions suivantes furent prises.1) Aucune classe du couvent comme de l'École publique ne devra avoir plus de 40 élèves. 2) L'on devra ouvrir au couvent le nombre voulu de classes, requis par le nombre d'enfants.3) L'on mettra sous la loi, les trois classes du couvent dont les maîtresses ne sont pas rémunérées et le loyer non payé, en plus de nouvelles classes à ouvrir à l'automne.4) Le loyer des classes du couvent sera monté de 32$ à 40$ tel qu'il était au début.5) Afin de satisfaire les partisans de l'École publique qui demandent depuis longtemps la construction d'une salle ou auditorium pour l'école, l'on abattra les murs de deux classes pour y faire la salle demandée. Les élèves de ces deux classes pourront facilement être reçus dans les autres classes de l'École publique qui n'ont pas un nombre suffisant d'élèves. L'on comprend que ces propositions ne furent pas acceptées à l'unanimité! Deux de nos bons assomptionnistes, MM. Raymond Roy et Edouard Lavoie, hommes sincères, convaincus, clairvoyants et déterminés, conduisirent le bal des propositions et la musique des réponses aux objections. La salle était comble d'intéressés des deux camps et l’enthousiasme ne manquait pas! A la fin de l'assemblée, M. Edouard Lavoie fut assermenté comme commissaire. L'orage est passé. De part et d'autre la belle vertu de justice a réglé les difficultés selon un «fair-play» et un sens démocratique pratiqué et non prêché seulement. Et remercions la bonne Providence qui a donné à tous... ce qu'ils demandaient. (signé: Inch Aaran) (p. 8)
|