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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Mgr Donat Robichaud, recherches historiques et généalogiques

Biographie Biographie | Présentation Présentation | Fichiers généalogiques Fichiers généalogiques | Base de données de L’Évangeline Base de données de L’Évangeline
Référence10640
Lieu
Date1944-09-28
Description GUERRE - Des Acadiens se distinguent au front. Avec les Canadiens en Italie. (Relations extérieures de l'armée.) Yvon Piuze, fils de M. Ernest Piuze, 27 Jacques-Cartier, Giffard, était, avant de s'enrôler, voyageur de commerce. On le devine à son bagoût et sa brio. On nenconnaît pas au Vingt-Deux qui sache blaguer aussi héroïquement.

En février dernier, alors que le bataillon tenait encore la ligne devant Ortona, avant que la boue de la côte Adriatique se desséchât en la poussière étouffante qui masque aujourd'hui notre avance, la figure du caporal s'auréolait déjà de légende. Il était de tous les coups de main et setirait comme par miracle, le sourire aux lèvres, des missions périlleuses.

Un matin frisquet de la fin d'hiver, une cartouche d'obus éclate devant la tranchée du sergent-major Georges Dagenais de Montréal et disperse un rouleau de feuillets qui se posent en tournoyant sur la terre gelée. Le texte anglais, d'inspiration allemande, invite les Canadiens à se rendre. «Les meilleures troupes du Reich vous tiennent en échec. Vous ne pouvez plus vaincre.» Les billets circulent parmi les poilus qui font des gorges chaudes. Le caporal Piuze décide: «Je vais servir aux Fritz une propagande à ma façon.»

Il entraîne le caporal suppléant Willie Losier de Campbellton et les soldats Albert Payette de Sudbury, Alcime Boudreau de Selwood, Joseph Caron de St. Michel, Tém., Antoine Gagnon de St-Gabriel, Joseph Duff et Pierre Girard de Montréal. La section se coule dans la vallée et grimpe la pente opposée où s'établit un poste ennemi. Piuze et Lozier rampent vers un trou de mitrailleurs pendant que le reste de la bande se tient aux aguets pour leur porter secours au cas où la plaisanterie tournerait tragique. Mais rien ne bouge et les deux lascars surprennent quatre Boches. L'un se fait la barbe, le second écrit une lettre et les deux autres dorment à poings fermés. On les cueille, on les désarme et sans bruit, on les mène au P.C. On n'a pas tiré un coup de fusil.

Un exploit plus récent lui a valu la médaille militaire. Le 23 mai dernier, lors de l'attaque du Vingt-Deux contre la ligne Hitler, le caporal Piuze commandait le peloton 14. Un groupe ennemi, fortement retranché dans une maison, lui bloque la route. Sans souci des balles, le sous-officier marche jusqu'au seuil, s'y asseoit et le casque à la main, invite de la voix et du geste ses hommes à l'imiter. Il dirige l'assaut sous le nez des Allemands. On fait sept prisonniers. Plusloin, un peloton voisin, tenu en respect par des mitrailleurs établis dans une ferme, ne peut avancer sans risquer de lourdes pertes. Le caporal saisit un Piat, contourne le poste, y loge deux bombes et force quinze Boches à se rendre.

Bien qu'on l'ait promu sergent, Yvon Piuze garde son entrain. Les gars, qui détestent la pose, l'en admirent d'autant plus. (p. 4)

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4.11.1