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Petit-Rocher
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| 1919-01-02 |
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Lettre d'un soldat Belge, sergent Bernard Fockelyn, Blanchenberghe, le 21 novembre 1918, à sa marraine (correspondante) Jeanne Doucet de Petit Rocher.Ma bien chère marraine,Je ne puis dissimuler mon contentement et vous communiquer que depuis le 11 courant nous sommes en délire!!!Au sujet de la libération de la Belgique:Quelle fête!!! quel enthousiasme!!! Partout les drapeaux flottent à toutes les fenêtres. Quel joie!!!Je reverrai bientôt ma famille, ma maman... après quatre ans de dure sépara tion!! Vraiment c'est trop de bonheur à la fois!!Le 13 courant, j'ai assisté à l'entrée triomphale dans la ville de Gand! Vraiment vous décrire cette réception m'est impossible! Quel mot, quelles images; pourraient rendre ce que fut cette entrée triomphale exprimer la joie, l'enthou siasme, l'ivresse folle de ces 150,000 personnes s'écrasant pour acclamer le roi, et ses soldats leurs libérateurs.Une brève réception du roi Albert et sa suite des. généraux Américains, Français, Anglais eut lieu à l'hôtel de ville où tandis que les cloches carillonnaient à toute volée le maire de la ville salua l'arrivée des libérateurs et affirma l'attachement de la ville à la Patrie belge.Pour moi chère marraine ce fut un jour inoubliable!!!! J'ai pleuré aussi pleuré comme un enfant. Oui! que voulez-vous? Quatre ans de lutte et de bataille n'ont pas durci mon cœur et sensiblement touché j'assiste à ces fêtes de libération!!!!Oh! je voudrais vous partager ma joie vous chère mademoiselle, qui a accepté volontairement de soulager mes peines et quoique la guerre finira bientôt je ne demanderais par mieux que de continuer une correspondance... (p.5)
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