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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Les ponts couverts: Éléments essentiels du patrimoine néo-brunswickois

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Brèves

LES FONCTIONS D’UN PRÉPOSÉ À L’ENTRETIEN

Directives remises le 22 novembre 1948 à Eugene Matchett, un ancien combattant de la guerre de Hong Kong qui demeurait à l’embouchure est du pont de Red Bank; c’est ce jour-là qu’on l’a nommé préposé à l’entretien du pont couvert :

« Vos fonctions à titre de préposé à l’entretien sont de surveiller, de façon générale, le pont, et de voir à ce que le plancher soit exempt de foin, de paille et de tout débris pouvant constituer un risque d’incendie pour le pont. Vous devez communiquer avec l’ingénieur régional des ponts et des chaussées dès que vous jugez nécessaires des réparations au pont. Vous devez en tout temps faire preuve de courtoisie auprès des visiteurs. Vous devez veiller à ce que les lampes soient accrochées à tous les soirs et décrochées à tous les matins, et qu’elles soient bien propres et remplies d’huile. Vous devez faire parvenir les factures pour l’achat d’huile et autres dépenses à l’ingénieur régional des ponts et des chaussées.Il est possible, dans un avenir rapproché, que le pont soit câblé et éclairé par des lampes électriques. Dans ce cas, vous devrez vous assurer que les lampes soient allumées le soir et éteintes le matin.Pour cette fonction, vous recevrez un salaire de 35 $ par trimestre ou de 140 $ par année.

      Veuillez agréer mes salutations distinguées. 
      C. A. MacVey
      Ingénieur en chef des ponts » [Traduction libre]


NOMS IMAGÉS

Parmi les noms imagés qu’on a déjà donnés aux emplacements de certains ponts du Nouveau Brunswick, on retrouve : The Dan Cupid (Dan le cupide), The Travelling Bridge (le pont des voyageurs), The Bridge to Nowhere (le pont qui mène à nulle part), Most Beautiful (le plus beau), Most Inacessible (le moins accessible), Youngest (le plus jeune), Oldest (le plus vieux), Grasshopper Bridge (le pont sauterelle), et The Harry Jonah Bridge (le pont Harry Jonah).

The Bridge to Nowhere était le pont qui traversait la rivière Nashwaak, à cinq milles de Stanley, et qui, jusqu’en 1971, fut le dernier des dix ponts couverts à franchir autrefois cette rivière. La travée en question devait éventuellement desservir une importante nouvelle collectivité, annoncée dans le cadre d’une promesse électorale. La collectivité n’a jamais été établie, d’où le nom « le pont qui mène à nulle part ».

Le pont Harry Jonah a été baptisé en mémoire d’un fermier nommé Harry Jonah. Le pont se serait écroulé au moment où ses vaches le franchissaient, celles-ci aboutissant dans le cours d’eau en-dessous. Le pont de 87 pieds a été détruit de façon permanente en 1970.

L’appellation du pont Plumwesweep, situé sur la rivière Kennebecasis près de Sussex, provient de mots de la langue malécite qui signifient « rivière au saumon ». Le pont, construit en 1911, est toujours en place.


ENSEIGNES PUBLICITAIRESM

P173-65
Numéro de référence: P173-65

Des enseignes publicitaires étaient souvent peintes à l’intérieur des ponts couverts, près des entrées et des fenêtres, là où l’éclairage en permettait la lecture. Les enseignes annonçaient du liniment de cheval, des couvertures de chevaux, des harnais et de la machinerie agricole en vente dans les commerces environnants. Parfois, une enseigne rappelait les éléments de la loi régissant le pont, en affichant une annonce qui mentionnait : « Faites marcher votre cheval et évitez l’amende ».  D’autres annonces comme celle-ci citaient des particuliers.  P173-65


PONTS DES « BAISERS »

On appelle souvent les ponts couverts ponts des « baisers » ou ponts « de l’espoir ». Ces noms viennent de la superstition très répandue selon laquelle le passage trop rapide sur un pont couvert pouvait provoquer une onde stationnaire qui pouvait causer l’effondrement du pont. Une loi avait donc été adoptée exigeant des chevaux qu’ils réduisent leur allure en traversant le pont. Durant ces instants passés en privé, les couples s’embrassaient souvent, d’où le l’expression pont des « baisers ». L’expression pont de « l’espoir » vient du fait que, même la nuit, il fallait respecter la loi. À cause des chauves-souris, des toiles d’araignées et des ombres mouvantes à l’intérieur du pont faiblement éclairé, les voyageurs « espéraient » atteindre l’autre côté sains et saufs.


4.11.1