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Archives provinciales du Nouveau-Brunswick

Mgr Donat Robichaud, recherches historiques et généalogiques

Biographie Biographie | Présentation Présentation | Fichiers généalogiques Fichiers généalogiques | Base de données de L’Évangeline Base de données de L’Évangeline
Référence2694
Lieu Balmoral
Date1919-02-06
Description Encore un de nos soldats revenu d'outremer. C'est le jeune Willie Leclair et frère d'Albert qui est de retour depuis décembre dernier. Willie traversa avec le 55e batàillon en novembre 1915 et fut en France la plupart du temps. Une grave blessure à l'oeil nuit beaucoup à sa vue.

Madame Victor Poirier vient de recevoir une lettre de son fils le soldat Étienne du 26ème bataillon. Cette lettre était datée du 3 janvier 1919 et avait été mallée en Allemagne ce qui prouve qu'Étienne s'est rétabli de ses blessures d'août dernier et est actuellement avec la grande armée d'occupation sur le sol conquis. Il revenait d'un congé de plusieurs jours en Angleterre et en Écosse.

Cette lettre contredit les rapports que le soldat Étienne Poirier est mort en France. Certains soldats revenant de la guerre et désirant se faire remarquer prétendent être les porteurs autorisés de la liste officielle des accidents.

Puisqu'ils ne peuvent rapporter d'expériences inédites du champ de bataille ils inventent. L'un assura qu'il avait vu Poirier tomber mort dans les tranchées un autre avait été témoin à ses derniers moments dans un hôpital, etc., etc. Que tous ceux qui ont ajouté à ces rapports restent tranquilles. Étienne est bien vivant et doit revenir lorsque la seconde division sera rappelée. La troisième commence à révenir. Ainsi les premiers seront derniers.

Lettre de soldat.

Irénée LeBlanc à ses parents M. et Mme Siméon LeBlanc, Balmoral, N.-B.

Witley camp. Angleterre.

Le 29 décembre 1918

Mes chers parents,

I1 me fait toujours plaisir de venir causer avec vous. Votre dernière lettre a pris deux mois à faire le voyage. Elle s'est certainement accrochée en quelque part.

Cette lettré m'apprenait la mort d'Armandine. J'en fus fort surpris et surtout vivement peiné. Chère petite soeur et la seule que j'avais je ne la verrai donc plus! Mais il faut se résigner puisque c’est la volonté de Dieu. Il sait choisir les siens. Donc, courage! Je serai de retour au printemps avec vous et il ne faudra plus avoit de peine.

J'arrive d'un congé à Londres. Quelle ville! Tout est magnifique! Je ne pourrais commencer à vous raconter toutes mes impressions. Ce serait trop long.

Vous avez été inquiet de moi dites-vous? Vous pensiez que j'étais malade? Si je l'étais je vous le dirais. Mais non ma santé est excellente et je n'ai rien à faire. Je vous ai écrit deux lettres dernièrement vous avez dû les recevoir. Vous voyez je ne vous oublie pas.

J'ai vu tous les soldats de Balmoral, Philippe et Joseph Drapeau sont traversés en France. Je m'attends de traverser bientôt moi aussi. Ce sera sans doute pour remplir les tranchées et faire la garde. Il me tarde de revoir la belle France et connaitre les Français ces vaillants soldats.

Vous avez dû recevoir ma photographie et d'autres petits souvenirs: J'ai reçu votre tabac. Grand-merci! Ici le tabac est rare.

Au revoir mes bons parents. Ecrivez-moi souvent. Ca me fait tant plaisir. Mille bons souhaits.

Votre fils affectueux

Irénée. (p.3)

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4.11.1