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26 avril 2024  
 

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Salaire équitable?

Selon une perspective historique, l’idée d’un traitement juste et équitable pour les femmes sur le marché du travail est relativement récente. Par exemple, jusqu’à 1965, les lois et règlements concernant le salaire minimum au Nouveau Brunswick dictaient pour les femmes un salaire horaire inférieur à celui des hommes, et la bataille actuelle pour l’équité salariale fait partie d’une saga continuelle. Nous vous invitons, par l’entremise de ce blogue, à faire connaître vos expériences au sujet de la reconnaissance et de la rémunération du travail des femmes au Nouveau Brunswick, et à dire en quoi cette situation a changé au fil des années (ou n’a pas changé). Pour en apprendre davantage sur la lutte menée actuellement pour l’équité salariale, visitez le site Web de la Coalition pour l’équité salariale.

De : Amanda George
Date : 4 mars 2008
Sujet : Travail des femmes = travail des hommes

J'ai eu la chance unique de faire un stage avec la Coalition pour l'équité salariale du N.-B. J'étais très choquée par l'inéquité salariale au N.-B. et ce que ça signifie pour les jeunes femmes qui entrent sur le marché du travail.

70% des femmes au N.-B. occupent des emplois traditionnellement féminins, comme les secrétaires et les infirmières. Ces emplois sont très importants pour la société, mais sont considérés comme allant de soi. Les femmes ne sont pas remunérées à leur juste valeur parce que beaucoup de gens pensent que c'est naturel que les femmes fassent certaines tâches. Les Néo-Brunswickoises gagnent en moyenne 0.85 $ pour chaque dollar que gagnent les Néo-Brunswickois. Même les diplômées universitaires du N.-B. gagnent en moyenne 18% moins que leurs homologues masculins. Un exemple bien connu de l'inéquité salariale est les gardiens de zoo qui sont mieux payés que les éducatrices en garderie. Les deux emplois sont aussi importants, alors pourquoi les éducatrices en garderie doivent-elles vivre sous le seuil de la pauvreté? Je pense que le gouvernement provincial doit adopter une loi pour assurer un salaire égal pour un travail de valeur égale, comme il avait promis durant la campagne électorale. Les femmes méritent d'être rémunérées à leur juste valeur. L'égalité sous forme d'équité salariale n'est pas un luxe, mais plutôt un droit qui nous est accordé par la Charte canadienne des droits et libertés. Poussons nos politiciens afin qu'ils gardent leurs promesses.

Amanda George habite à Halifax. Elle est graduée de l'Université de Moncton, campus de Moncton.

De : Monique Gauvin
Date : 14 février 2008
Sujet : Une iniquité flagrante qu'il faut bannir

L'écart salarial qui perdure entre les hommes et les femmes est tout à fait inacceptable dans une société démocratique comme la nôtre qui reconnaît le droit à l'égalité des femmes dans sa Charte des droits et libertés de la personne. Quant à la nécessité d'une loi, toutes les études démontrent que sans une loi sur l'équité salariale, aucun changement ne s'opère dans les pratiques discriminatoires des employeurs des secteurs publics et privés. Une loi sur l'équité salariale est aussi nécessaire qu'une loi sur le salaire minimum qui impose des limites à l'exploitation éhontée de la main d'œuvre. Il est temps que le gouvernement cesse d'être complice de la dévalorisation du travail des femmes en refusant de voter une loi sur l'équité salariale et mette en place des mesures efficaces pour enrayer ces écarts salariaux qui constituent une exploitation éhontée des femmes du seul fait qu'elles soient des femmes.

Monique Gauvin habite Moncton. Elle est membre du conseil d'administration du Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick.

De : Janice Gray
Date : 14 février 2008
Sujet : Il faut une loi sur l'équité salariale

L'attention qu'ont porté les médias aux services de garde à l'enfance au Nouveau-Brunswick a fait ressortir un fait : les éducatrices en services de garde à l'enfance sont généralement sous-payées. Ce n'est pas surprenant étant donné que la garde des enfants a toujours été un rôle féminin. Par conséquent, c'est encore considéré comme un « travail de femme » . Depuis longtemps perçu comme faisant appel à l'instinct maternel, on ne juge pas ce travail assez important pour valoir un salaire décent.

Cette réalité est la même pour plusieurs emplois traditionnellement féminins. Puisque les femmes ont tendance à se diriger dans des domaines directement liés aux rôles traditionnellement féminins, leur travail est souvent sous-estimé et donc, sous-payé. Les femmes sont en quelque sorte punies d'avoir choisi des professions qui demeurent inestimables. Qui donc peut remettre en question le besoin d'éducatrices en services de garde, d'infirmières, d'enseignantes, de vendeuses ou de caissières dans notre société ?

Voilà pourquoi le gouvernement doit adopter une loi sur l'équité salariale, et ce dès maintenant. Les évaluations de poste démontreraient que les emplois traditionnellement féminins sont souvent complexes et difficiles. En conséquence, les salaires seraient ajustés afin qu'ils reflètent la valeur réelle de ces emplois, éliminant ainsi l'influence stagnante de la discrimination salariale basée sur le sexe. Sans loi, les employeurs peuvent décider d'ignorer cette discrimination et aucun changement n'aura lieu. Afin d'atteindre l'équité salariale, il faut légiférer maintenant.

Janice Gray est étudiante à l'Université de Moncton, campus de Moncton.

De : Laurie Anctil
Date : 14 février 2008
Sujet : Éducatrices en services de garde sous-payées

Récemment, on a beaucoup parlé des failles dans le système des services de garde à l'enfance. La vérité, c'est que les éducatrices en services de garde à l'enfance sont sous-payées au Nouveau-Brunswick. Leur salaire dépasse légèrement 8$ l'heure (12$ si elles sont formées). C'est inacceptable. Après tout, ces femmes contribuent à l'apprentissage de nos enfants ! Tout le monde s'accorde pour dire que l'éducation, c'est très important. Les politiciens promettent toujours plus d'argent dans ce domaine.

Alors, pourquoi certaines éducatrices doivent-elles occuper un second emploi pour être capables de vivre aisément ? C'est de la discrimination. On a beau dire que les femmes et les hommes sont égaux, en pratique il n'en est pas ainsi. Les emplois traditionnellement masculins sont encore aujourd'hui bien mieux rémunérés que les emplois traditionnellement féminins. Les éducatrices en services de garde à l'enfance, les aides enseignantes et les employées des foyers de soin jouent un rôle très important dans la société : elles s'occupent des gens. Pourtant, leur travail demeure moins valorisé que celui d'un technicien, par exemple.

Quel message la société véhicule-t-elle ? Le travail auprès des machines a-t-il une plus grande valeur que celui auprès des gens ? Je pense qu'on devrait réévaluer nos priorités en tant que société. L'équité salariale – un salaire égal pour un travail de valeur équivalente – c'est non seulement un droit de la personne, c'est aussi une obligation par rapport aux femmes, aux enfants et à la population entière. Il faudrait une loi sur l'équité salariale au Nouveau-Brunswick.

Laurie Anctil est étudiante à l'Université de Moncton, campus de Moncton.