Nos thèmes principaux

29 mars 2024  
 

Vos contributions

Je me souviens de Lofty MacMillan

Notre premier blogue porte sur la vie de John Francis « Lofty» MacMillan (1917-2006), le leader ouvrier du Nouveau-Brunswick qui devint l'un des organisateurs syndicaux les plus importants du Canada. Que représentait Lofty pour vous? Partagez avec nous vos expériences et vos souvenirs d'un individu qui était parmi les géants de l'histoire syndicale au Nouveau-Brunswick et au Canada.

De : Jean-Claude Bourque
Date : 10 mai 2006
Subject : Mes souvenirs de Lofty

John (Lofty) MacMillan était d'abord et avant tout un homme de conviction. Déjà à un jeune âge, il comprit qu'il voulait aider les plus démunis. Le tout débuta dans son canton natal du Cap-Breton où il travailla dans une mine avant de se diriger à Saint-Jean (N.-B.) pour devenir policier municipal.

Suite à un conflit de travail, il s'impliqua dans un arrêt de travail où il syndiqua les membres de la force. Il deviendrait plus tard le directeur national du recrutement pour le Syndicat canadien de la fonction publique. C'est au milieu des années 70 que je l'ai connu et j'ai collaboré avec lui pendant 30 années au sein du syndicat. Il m'encouragea beaucoup, à m'impliquer avec les travailleurs et travailleuses, dans la politique. Je n'étais pas syndiqué, donc il disait que ça démontrait que toute personne peut contribuer au sort des autres.

Au milieu des années 90 quand je me présentai aux élections municipales dans la ville de Shediac, et que j'ai gagné, c'est Lofty qui m'avait conseillé d'y aller. Il disait que c'était là que je pourrais contribuer davantage à l'avancement de mes concitoyen(ne)s. Au moment de mon élection, il me dit : « JC, oublie jamais d'où tu viens. Connais tes sources et en dépit de toute gloire ou victoire, sache qui tu es » .

Il fut une inspiration pour moi et je me souviendrai toujours de lui. Je me souviens de sa tristesse en 1991-92 lorsque le premier ministre Frank McKenna voulut détruire les contrats légalement négociés. Il en pleurait et il dit : « Est-ce que je devrai mourir en sachant que tout ce que j'ai accompli aura été détruit » . Il n'aura pas été déçu.

La grève de 1992 (générale) lui donna raison. Il disait toujours : « Les travailleurs et travailleuses cherchent une raison pour agir. Soyez leader et ils vont vous suivre » . Son cri d'alarme fut entendu et ils suivirent.

Je garde les meilleurs souvenirs de mon ami Lofty.

Dans la solidarité.